Floriane Pilon propose des créations prenant la forme de sculptures et de dessins poétiques. Elle s’intéresse à certaines pratiques artisanales, ainsi qu’à penser la relation de ses pièces à l’environnement, du point de vue de la mise en espace et de l’écologie.
Floriane Pilon
(Française), plasticienne, Paris
Il y a 300 ans, des femmes du Rajasthan sacrifiaient leur vie pour sauver leurs arbres sacrés en les étreignant. Ce mouvement de lutte indienne ouvrira la voie plus tard aux luttes écoféministes des années 70. Ici, ce ne sont plus leur bras mais des bracelets de grelots (reprenant la forme de ceux portés par les danseuses classiques indiennes) qui entourent les arbres. Une greffe douce et protectrice née d’un désir propre à l’artiste d’entourer sans cisailler. Les grelots sont des prothèses artificielles qui semblent autant prendre soin de l’arbre qu’elles évoquent la possibilité de sonner l’alarme si quelque chose lui arrivait. Et leur tressage rentre en correspondance avec le bouquet de fibres que constitue l’arbre lui-même. Un geste de sculptrice en somme, attentif aux subtiles transformations de l’environnement, aux rapports de matière, de poids et d’échelle, d’énergétique de forces et de flux, et au faire artisanal qui mêle la main à l’esprit. Ces œuvres en porcelaine et cordage, clairsemées dans un espace vivant, invitent à la promenade. Entre elles, se trame une fiction propice à imaginer de nouveaux rituels.
Mathilde Villeneuve
Longueur : 1.8 à 3.2 m
Largeur : 0.9 à 1.6 m
Hauteur : 0.4 à 0.8 m
Cordes de coton, grelots en porcelaine non émaillée (biscuit)
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